Pour la troisième année consécutive, Anselme proposait un week-end dans son magnifique coin, la baie de Somme. En voici son récit, illustré de ses photos.
Baie de Somme 2024, de nouveaux moments chouettes !
Un peu plus tôt dans l’année cette fois, pour des raisons de marée notamment…
La troupe est internationale pour ce cru, oui oui, on fait les choses bien par ici.
Belge et Franco-Belge sont de la partie. 3 Nordistes et aussi 3 locaux.
La majeure partie arrive dès le vendredi soir…
Une certaine synchronicité malgré les péripéties des uns et des autres…
On se retrouve à prendre l’apéro dehors… Il est vrai, c’était inespéré vu la météo des jours précédent ! Un brasero et tout va bien, les tentes sont montées, la soirée continue gentiment.
Le samedi matin, on part à naviguer en baie de Somme…
La joyeuse bande est au complet, déchargement du matériel et on se prépare tout en n’oubliant pas de remonter les voitures… le parking au vu des coef sera totalement submergé ! (Je vous laisse imaginer le nombre de fois où des véhicules sont piégés…)
Les conditions sont tops, on part pour rencontrer le flot et peut-être même le mascaret !
Un rapide topo : Pm à 14 h 37, coef 101, marnage 10,48 m. 2 à 3 Bft de vent E/SE, soleil, 19 °. On laisse le coupe-vent dans la trappe de jour et on embarque !
Le jusant nous pousse… ça va, ce n’est pas trop dur pour démarrer !
Le chenal est sinueux au travers des bancs de sable…
Repérer à l’avance les bouées pour le suivre… n’est pas si simple, en prime, elles ne sont plus forcément au bon emplacement !
La sanction est rapide si un écart… posé-collé !
Le Hourdel à bâbord… déjà du monde sur les galets pour observer les phoques et le mascaret.
Nous arrivons quasiment à la sortie de Baie, on a bien avancé… il est un peu tôt pour le flot…
On débarque sur un banc de sable, mais l’envie de pagayer à nouveau vient vite, il fait un peu frais…
Les phoques tranquilles sur leur banc de sable rive droite… en fait, on ne sait qui regarde qui !
Certains se jettent à l’eau pour venir nous voir. Ce sont de grands curieux.
La pression monte pour certain… c’est leur premier mascaret, en fait, sur le groupe de 9, c’est une découverte pour 7 kayakistes !
On sent un peu d’angoisse pointer pour certains. Comment cela se passe…, ou se placer…, j’ai peur… On rassure, explique… Bref, on dédramatise la situation.
Le mascaret se forme lorsque le flot vient en opposition au courant du fleuve.
En baie de Somme, le goulet du Hourdel génère une accélération du flot jusqu’à 5Nm.
Il se produit lors des grandes marées.
Cela provoque un brusque soulèvement de l’eau.
Une onde vient « recouvrir le fleuve » et elle remonte vers l’amont.
Seulement 80 estuaires sont concernés au monde !
La certitude que le phénomène se produise n’est pas garantie…
Bien sûr, le coef compte, mais aussi la pression atmosphérique ou le vent jouent un rôle important, notamment sur des plus petits coef.
Les bancs de sables bougent considérablement en baie de Somme, cela le rend aussi plus ou moins important suivant leurs emplacements.
Au loin, la vague… on guette, on se poste… Et le mascaret ne se forme pas au même endroit. Il commence cette fois plus en amont que lors de ma nav en milieu de semaine (coef moins fort sûrement). On le rattrape !
Au gré des virages du chenal, on arrive dans les vagues arrière, elles portent bien.
C’est toujours impressionnant cette masse d’eau qui avale tout sur son passage !
On rattrape une pirogue et on arrive à se placer sur la première onde, elle est propre.
La pirogue et 2 kayaks sont au surf sur la première vague…
Si seulement un drone pouvait prendre l’image !
Le reste du groupe suit dans les éteules, les ondes arrière… Certains essayent de rattraper la première, en vain. On fait un beau petit bout de chemin comme ça avant qu’il tombe. Vu la baie et la configuration des bancs de sable, il « s’éteint » puis se reforme lors d’un nouveau goulet.
Cette course à l’onde est très énergivore… on se laisse porter par le flot en remontant vers St-Valery.
Arrivés au phare de St-Val, on débarque, il fait faim dans l’histoire !
Le soleil est de la partie, c’est pas mal comme spot !
Le programme est encore chargé !
La pause sera courte…
On repart, l’idée, c’est d’aller en fond de baie pour ensuite rejoindre Le Crotoy sur la rive nord de la baie. Le coef est très limite pour le faire.
La baie s’ensable petit à petit ce qui impose des hauteurs d’eau de plus en plus importante.
On est 9, pas simple s’il faut débarquer, rembarquer plusieurs fois…
Il est un peu tôt, car le déphasage est d’environ 30 min sur la marée. Le prérequis, entre le coef et les horaires pour y accéder, n’est pas si simple, je ne vais pas souvent dans ce coin. Alors, on tente et au pire, on fait demi-tour !
On débarque une fois pour passer un petit pont puis on avance encore, un second débarquement pour passer un embâcle dans le rieux qu’on remonte au travers des Spartine de Townsend, une plante halophile.
Le décor est au complet, même le train vapeur de la baie de Somme est là.
Il faut qu’on rattrape un cours d’eau, Le Dien… on n’en est pas loin.
Encore un débarquement pour un pont, en se mettant debout, on voit des chasseurs préparant leur hutte et leur marre.
Ils nous disent que non, ce n’est pas possible…
Je sais que ça passe l’ayant déjà fait.
N’ayant pas trop envie d’emmener tout le groupe dans une galère…
La décision est prise de faire demi-tour avant que la renverse se fasse !
A 2 ou trois, j’aurai été bien plus joueur… et cela aurait pu être un super Koh-Lanta !
En regardant sur Google Earth, on est à 300m du but !
(à refaire par un coef plus important).
Le paysage a totalement changé.
La baie est pleine, on a nul besoin de débarquer, on perd tous nos points de repère, c’est impressionnant, c’est beau, c’est magique !
Nous repassons le long de St Valery et cela tombe bien, le bar de plage est là pour nous accueillir les bras ouverts… comment ne pas débarquer ?
Quelques maquillages vaseux se font…
On en est à 28 Nm.
Les voitures ne sont plus qu’à 800 m.
Le sourire est sur tous les visages, la fatigue aussi se voit !
Ce mix fond de baie et mascaret était vraiment chouette.
Le temps a été avec nous et ça, c’était sublime.
Ce volume d’eau qui arrive et ce changement de paysage a très impressionné et c’est impressionnant !
Le dernier petit bout à faire…
On remet tout sûr et dans les voitures et retour maison !
C’est l’heure de l’apéro, ça tombe bien !
Des bières de-ci, de-là et autres victuailles…
On discute pour le lendemain, la météo est un peu douteuse.
Risques d’orages à partir de 14 h 00… bof pas glop !
En fait tout est aligné, pas mal ont de la route et d’autres contraintes…
On prévoit pour le coup un retour permettant de se faire la bise avant 15 h 00.
La verticalité est au menu afin de varier les plaisirs !
On se retrouve au Club de Criel/mer pour découvrir les falaises.
C’est au sud de baie de Somme en Normandie.
Ce sont les plus hautes falaises en craie d’Europe avec leur 109m.
Je pensais remonter vers le nord et s’approcher de la baie puis revenir
Au vu de la météo (en plus le vent a tourné) et de la contrainte timing… On va faire cap au sud.
La route des deux chaudières…
L’échauffement commence par un petit portage dans les galets…
On est un peu moins nombreux, nous sommes 7 sur l’eau.
L’embarquement pile à l’heure, ça, c’est de la synchro !
Oui les deux chaudières, car juste après le départ, on a l’épave du Chevington, navire de 42 mètres, naufragé le 9 mars 1896. Sa chaudière en cuivre reste bien visible.
Il venait d’Angleterre et se rendait au port du (le) Tréport. La brume était importante et visiblement, il se trouvait trop près de la côte, il s’échoue sur le platier. Ce naufrage n’a fait aucune victime.
À moins de 5 Nm se trouve une autre chaudière plus moderne… un peu plus imposante et en béton, la centrale de Penly !
La lumière est sublime, elle change d’une façon remarquable, les nuages font un jeu d’ombres, la falaise de craie la renvoie plus ou moins suivant la texture des strates et failles.
La température est plus fraîche… Le coupe-vent est de rigueur !
La mer est calme voir d’huile.
Une séance de fractionné se met en place !
Ça discute, ça partage… C’est top…
Bon Criel a sorti juste le phoque de permanence… cela fait un peu chiche tout de même.
Un retour cool… Avec le jus et le vent dans le dos, c’est pas mal.
La pluie, nous accueil pour nous faire un beau final.
La pluie s’arrête… on mange dehors !
Vraiment un bien chouette moment de partage et d’échange.
Un week-end bien fatiguant… mais que c’était bon !
Merci à tous les participants pour ce beau moment.
Tout cela est encore possible pour le moment…
Cela devient de plus en plus compliqué en Baie de Somme, d’où cet article (lien).
Un grand merci par avance pour votre soutien.
Votre soutien est très important afin de pouvoir continuer librement ce partage de beaux moments.
Merci
Keep on paddling !
C’est aussi tout cela CK/Mer.
Anselme
Laisser un commentaire