Les rencontres CK/mer de Belle-Ile 2024 se sont déroulées du 17 au 25 août. Voici quelques souvenirs en photos, aquarelles ou récits de cette magnifique semaine de navigations agrémentée de beaux moments d’amitié.
Les photos de Tom
Les photos de Jean-Luc
« Superbe semaine sur Belle Ile, entre navigations variées (rase cailloux, passes à cailloux sur la côte sud vers Les aiguilles de Port Coton, rando à la journée vers Hoëdic, Le Palais, les traversées entre Quiberon et Belle Ile, notamment), et aussi visite de l’Ile grâce aux vélos électriques (Bangor, Sauzon, la pointe des Poulains) et aussi de bons moments passés ensemble ou en petits groupes à l’occasion des pots de début et de fin de séjour, des courses à Locmaria, des pots pris après les navigations, des baignades, etc. Le tout dans une ambiance de bienveillance mutuelle et d’entraide.
Merci à CK/mer, à tous et en particulier à Stéphanie et Jérôme.
Et enfin, une semaine pleine de souvenirs, à refaire, et qui donne envie de poursuivre avec CK/mer. »
Le récit et les aquarelles d’Elisabeth
« Belle île en mer, belle île en terre,
J’ai découvert Belle île en mer et le coup de crayon affûté de l’océan Atlantique. Le
spectacle des côtes belle-iloises est grandiose, les émotions parfois contraires. Jérôme nous invite à nous approcher pour profiter de la force des éléments. Dieu merci, je m’approche. Et là tout s’exprime, la mer respire, la mer s’ébruite, la mer sent bon, la mer est caméléon, la mer s’honore. Whaou!
Pause bivouac et pique-nique
C’était fantastique. Les plus aguerris ont pris des photos. J’y retourne pour parcourir Belle-Ile en terre, en sens inverse et à vélo électrique.
Belle île en terre, ici, le petit prince aurait demandé au marin « dessine-moi une
vache! »
Port coton, tous les groupes adeptes de la côte sauvage essaieront d’y aller.
Les poulains, c’est ici que le soleil se couche, il ne s’est pas vraiment levé aujourd’hui.
C’est déjà fini, il faudra recommencer. »
Les photos de Stéphanie
« Que c’était chouette de retrouver les copains dans un tel cadre. Majestueuse, lumineuse, choopy, la côte sauvage nous a offert un spectacle incroyable. Merci à tous pour ces top vacances »
L’album complet de Stéphanie : https://photos.app.goo.gl/Z8nGhaDcTNsU7A2B9
Les photos de Claude
« Merci pour ce chouette album souvenir d’une superbe semaine de navigations, de rencontres sur Belle-Ile.
J’en profite pour remercier Jérôme et CK/mer pour ces beaux instants de partages et de bonne humeur.
J’ai eu le plaisir de retrouver des kayakistes rencontrés lors du symposium et de faire de nouvelles rencontres.
Je suis impressionnée par les multiples talents des camarades kayakistes : dessins, aquarelles, prose .
Au plaisir de se retrouver au gré de navigations. »
Les photos de Jérôme
Le récit, les photos et aquarelles de Stéphane
« Chaq’un de sa façon », Rassemblement CK/mer à Belle-Ile
Comme pour les différents rassemblements et autres symposiums, chacun a vécu sa semaine au gré des rencontres et des navigations. La destination de Belle-Ile se prêtait particulièrement d’ailleurs à cette diversité de parcours. Certains ont côtoyé plusieurs fois la côte sauvage. D’autres, sinon les mêmes, ont longé les rivages septentrionaux moins hostiles jusqu’au Palais ou Taillefer. Quelques-uns ont fait le tour de l’île en un ou deux jours avec un bivouac tout au bout, à l’Ouest. La traversée jusqu’à Hoëdic a été effectuée un jour venteux. Des Irlandais ont bivouaqué sur cette dernière avant de gagner Quiberon le jour suivant. Les itinéraires étaient donc bien variés.
Pour ma part, après treize jours de navigation, j’avais certes envie de me retrouver à nouveau sur l’eau, mais pas seulement. J’avais besoin aussi de me poser… Et l’endroit était parfait pour ça. Idéal en raison de l’emplacement du camping à Port Andro : une petite crique, une belle plage qui appelait à la baignade, la terrasse d’un café qui surplombait le sable. De là, il était facile de gagner Locmaria soit par kayak, en débarquant à Port Maria (joli petit havre au fond d’une anse), soit à pied ou à vélo. Et Locmaria a un charme fou, petite localité toute aussi calme que dépaysante. Son église a des allures méditerranéennes. Elle abrite, en outre, de remarquables ex-voto évocateurs du péril de la mer. Le camping lui-même participait à ce bien être. Il doit s’agir de l’un des rares campings en France à tenir la promesse de son appellation par l’absence de bungalow et de camping-car. On n’y trouve que des tentes, ou presque ! Encaissé dans un étroit vallon, il ne permet pas d’être connecté correctement à la grande toile. Ce manquement participe à cette impression d’isolement. Nous étions à Port Andro comme nous aurions pu être à Clipperton (bon, ça s’est mieux terminé quand même…). Les incertitudes de la météo pour le retour rendaient sensibles ce sentiment de mise en quarantaine. Une quarantaine pour une quarantaine : le fait d’être un petit nombre a sans doute participé à la sérénité du moment. D’ailleurs, la question du nombre est souvent revenue dans les discussions : pourquoi étions-nous aussi peu ? La date était-elle trop proche du symposium ? La traversée Quiberon-Belle-Ile a-t-elle été déterminante pour certains ? Les personnes étaient-elles déjà engagées dans leur propre projet à cette date ?
Si chacun a son souvenir de cette semaine, on conservera également les instants passés ensemble. La traversée depuis l’anse du Conguel était le premier. Nous étions trente à embarquer le samedi matin et à atteindre quelques heures plus tard la plage des Galères, puis à tirer, comme de bœufs, nos kayaks lourdement chargés sur les chariots. L’apéro des régions était à la hauteur de sa réputation. Il était richement fourni. Plus encore, il a été doublé en milieu de semaine, grâce à l’initiative de Véronique et Jacques. Ce qui nous a permis, à nous autres Angevins sangs-mêlés, de nous spécialiser dans la déclinaison du rhum : rhums arrangés, rhum mélangé à un tonic, ti’punch, planteur… Il ne nous manque plus que la piña colada. Ce sera pour une prochaine fois. La météo, parfois, nous a contraint à nous regrouper. Un matin, alors que le temps était bien pluvieux, nous avons été nombreux à nous abriter sous le barnum pour prendre le petit-déjeuner. J’y suis resté un peu plus longtemps pour pouvoir dessiner. J’ai alors découvert que Fan(n)y s’adonnait à la même activité. Nous avons évoqué l’idée de faire un cadavre exquis. Je me suis absenté un moment. A mon retour, j’ai retrouvé sur mes aquarelles un petit dessin avec le mot : « Chaq’un de sa façon ». Elle avait raison : c’était exactement ça la semaine à Belle-Ile.
Belle-Ile, c’était aussi l’esquimautage dans une passe à cailloux, les discussions philosophiques jusqu’à minuit au moins, la longue sonnerie d’un réveil à 6 h du matin, le déplacement nocturne de tentes, la redécouverte du sens de la vie (« Dans la conduite de sa vie, il faut savoir se comporter avec nuance entre égoïsme et altruisme. C’est comme pour la dérive, il faut manier cela au centimètre près » ; « Je suis passé entre les rochers aussi facilement qu’un suppositoire »)…
Au risque d’être excommunié par la communauté, J’avoue que l’un de mes moments préférés a été de faire le tour de l’île à vélo avec assistance électrique. Quelle bonne idée de la part de Jérôme de louer huit vélos. A quatre, nous avons passé la journée à visiter les lieux : Locmaria, son église, sa terrasse de café, Bangor, sa librairie-café et sa terrasse, Sauzon, la baignade près du port, ses nombreuses terrasses et le Palais (il était à ce moment-là trop tard pour découvrir une autre terrasse). Nous avions l’impression d’être en colo, sans moniteur. Antoine chantait d’ailleurs à tue-tête « Les jolies colonies de vacances ! Merci CK/mer ! » tandis qu’il me doublait dans une grande descente en continuant de pédaler alors que j’étais déjà à 40 km/h. Il faudrait tout de même éviter qu’il ait « le menton en guidon de vélo. Et trois canines au Père Lachaise ». Un peu plus loin, Florence sifflotait « A bicyclette ». Vous ne saviez pas, j’imagine, que c’était la fille d’un facteur… Le problème du vélo à assistance électrique, cependant, c’est sa batterie. Plus exactement la batterie quand elle a fini par se vider. Olivier en a frais dans la dernière montée. Heureusement, la fin de l’itinéraire était constituée d’une grande descente.
Et puis, il y a eu les caprices de la météo. Nous devions rentrer le samedi. C’était hors de question. Nous avions ensuite pensé au vendredi. Mais ça aurait été assez joueur. Il ne restait qu’une fenêtre possible le jeudi en fin de matinée. Force 4, avec 25 km heure ; un vent du Sud-Ouest ; une houle prévue de 1 m venant de l’Ouest, Sud-Ouest. Nous étions trois à tenter le passage : Anne, Antoine et moi. On a calculé au mieux l’itinéraire en prenant en considération les heures de marée. Nous profitions de la fin de la descendante, puis du début de la montante pour passer la pointe du Conguel. Nous avons eu l’aval des autorités locales (même si on sentait un peu de tension). Je me souviens des derniers mots de David (« Ca va bouger quand même ») et de la parole définitive d’Antoine (« Ca va le faire »). Et ça l’a fait… Nous étions quand même contents de voir la presqu’île de plus près. Le passage de la pointe du Conguel s’est fait tout en douceur : un triple suppositoire…
Pour autant, la semaine ne s’est pas terminée avec la traversée. Ria nous avait proposé de passer la nuit dans sa maison, qui abritait déjà deux Irlandais (Willie et Mickaël, je crois), pour attendre Florence qui rentrait en catamaran le lendemain. Quel luxe ! Comme après un sprint, nous déroulions gentiment alors… J’en conserve quelques heureuses images pêle-mêle : la bière en terrasse du « Bateau ivre » à Portivy en regardant les vagues se projeter par-dessus la digue (« putain, heureusement, que l’on est passé ce matin »), les Irlandais qui chantent gaiement à 1h du matin en rentrant d’un « bar de jeunes », le petit-déjeuner à Port Haliguen, sous un ciel gris. Les voiliers se réveillaient les uns après les autres. Certains commençaient à prendre le large. Le catamaran est arrivé à Port Maria sous une pluie fine. Quatre kayaks étaient installés, à l’avant, sur le filet. Et puis pour conclure la semaine, nous nous sommes échoués au « Bigor’neau » pour ne pas léser Florence.
« Je vous écris une petite bafouille
Pour pas que vous vous fassiez de mouron
Ici, on est aux petits oignons
Tous les ans, je voudrais que ça recommence
You kaïdi aïdi aïda »
Lire plus +Publié sur la page Facebook de « Kayak Rando CNB Bouchemaine »
Les photos de Michael
« I had a great trip. Here are some images from our days paddling around Belle íle, Houat and Hoédic islands. »
Les photos d’Antoine
« Merci à CK/mer pour cette belle semaine »
Les mots d’Isabelle
« Le passage
Sur cette côte sauvage, balayée par le vent, la mer déferle et se brise.
Au pied des falaises abruptes et sculptées par la houle, des kayaks se faufilent entre les rochers.
Jérôme est devant. Les kayakistes rasent les cailloux. Des vagues puissantes, jaillissent et s’entrecroisent. C’est le passage.
Mes pagaies s’accélèrent alors dans un tourbillon déchainé d’écume.
Mon kayak glisse, prend de la vitesse. La vague me pousse et me dépose.
Je respire, je reprends mon souffle, je suis toujours dans le kayak.
Je regarde la mer, elle est transparente, bleue, verte, turquoise, blanche.
Je souris de bonheur.
Merci pour ces moments riches en émotion.
Merci à Jérôme et Stéphanie pour cette magnifique semaine à Belle-Île.
Merci à tous les kayakistes pour ces petits moments de vie partagés sur le camp. »
Le message de Lonan
« Bonjour à tous et grâce à nos amis celtes, Bretons, Français et internationaux.
Il a fallu un certain temps pour retourner à la vie en Irlande, telle était la puissance des bonnes mémoires de Belle-Île. Nous nous sommes sentis très bien accueillis. Vous nous avez tout donné – la mer et la campagne de Belle-Île, le kayak, l’apéro, la bonhommie, et plus encore des expériences mémorables et des rires en bonne compagnie. Bravo à CK/mer et à tous ceux qui ont travaillé pour rendre cela inoubliable – notamment Jérôme, Stéphanie, Anselme, Claude, Ria, Anne-Marie/Gilles et tous nos amis. Les souvenirs et les discussions sur Belle-Île entre Willie, Tom, Mick et moi iront raccourcir les sombres nuits d’hiver jusqu’au printemps!
Avant d’arriver à Belle-Île, nous étions à Saint Renan, du nom du saint irlandais Saint Ronan, qui arriva miraculeusement dans une barque de pierre (une tradition qui s’étend le long du littoral de la Galice à l’Irlande). Voici un poème médiéval décrivant le voyage en mer d’un tel moine. Vous pouvez l’entendre ici chanté en vieil irlandais (par chanteur Iarla O’Lionaird, uilleann pipes par Liam O’Flynn, d’après The Pilgrim Suite de Shaun Davy). Une bonne prière pour les kayakistes!
A bientôt »
The Pilgrim
(Anon. 10th cent. Translated from Old Irish by Kuno Meyer.)
Shall I go, O King of the Mysteries,
after my fill of cushions and music,
to turn my face on the shore
and my back on my native land?
Shall I be in poverty in battle through the death of the King,
a King who does not fail,
without great honour or a famous chariot,
without silver, gold, without a horse?
Without heady drink that intoxicates a throng,
without a stout tribe, without men to protect me,
without a swift shield or any weapon,
without cup, ale, or drinking horn?
Without soft clothes that are pleasant to look at,
without cushions which are no friend of any saint,
but beech-twigs of virtue
under a hard quilt for my body?
Shall I say a long farewell
to the great island of the sons of proud Mil?
Shall I offer myself under Christ’s yoke
before I cross the waters of the Red Sea?
Shall I cut my hand with every sort of wound
on the breast of the wave which wrecks boats?
Shall I leave the track of my two knees
on the strand by the shore?
Shall I take my little black currach
over the broad-breasted glorious ocean?
O King of the bright kingdom,
shall I go of my own choice upon the sea?
Whether I be strong or poor,
or mettlesome so as to be recounted in tales,
O Christ, will you help me
when it comes to going upon the wild sea?
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