C’est devenu une tradition du printemps : le weekend Descente de la Loire proposé par Stéphane L. Il avait lieu cette année le weekend du 5 et 6 avril. En voici les comptes-rendu de Stéphane et Yolande. Merci !!
Le compte-rendu de Stéphane L.
Troisième édition de la descente de Loire pour CK/mer (La Chapelle-sur-Loire – Bouchemaine)
Que raconter quand tout se passe si bien ? La Loire n’était pas en crue. Son niveau était de saison. Des bancs de sables commençaient même à apparaître, pour le plus grand bonheur des sternes et… de Yolande. Nous n’avons pas dû rassurer un riverain qui s’insurgeait contre une tentative qu’il considérait extrêmement dangereuse : comment peut-on naviguer sur la Loire, cette « mangeuse d’hommes »… Il n’y a pas eu de baignade. Il n’a pas plu. Le vent ne nous a surpris ni à la Chapelle-sur-Loire ni à l’embouchure de la Vienne. Nous avons ressenti juste une petite brise le dimanche après-midi, juste assez pour nous rafraichir quand le soleil se faisait de plus en plus présent.

C’était de ces navigations si calmes que l’on peut débattre sur les chaussettes à pompon et les gros réchauds. D’ailleurs si vous n’avez encore jamais encore navigué avec Roger, vous pourrez découvrir l’ampleur de ces trappes qui regorgent de merveilles.
Nous sommes partis des confins occidentaux de l’Indre-et-Loire, à la Chapelle-sur-Loire, la bien nommée. Son église, en effet, domine de la hauteur de son clocher le fleuve. Pourtant, son nom ne proviendrait pas de l’édifice. Nous partons d’un haut-lieu de la « voie blanche ». La commune est, par ailleurs, située dans le périmètre réflexe de 2 km autour de la centrale nucléaire de Chinon. « A ce titre, ses habitants bénéficient d’une distribution de comprimés d’iode stable dont l’indigestion avant rejet radioactif permet de pallier les effets de la thyroïde d’une exposition à de l’iode radioactif ». Quels veinards quand même ces chapelons ! Forcément, la silhouette imposante de la centrale se présente rapidement au détour d’un méandre. Le courant accélère à cet endroit. Pourquoi choisir cette section de la Loire pour le week-end CK/mer ? Outre les raisons pratiques du trajet, il n’est pas inintéressant de s’intéresser, par l’occupation des rives, à toutes les strates de l’utilisation du fleuve, jusqu’aux plus « modernes ». J’aime bien cette information que l’on peut lire sur internet, émanant du dossier départemental des risques majeurs pour l’Indre-et-Loire, qui concernent les riverains au moins à partir de la Chapelle-sur-Loire : « Une partie du territoire de la commune est en outre située en aval d’une digue. A ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture de cet ouvrage ». Mais descendons dans le temps. Chouzé se devine bientôt. Le village est traditionnellement associé à la batellerie ligérienne. Ses quais, ses maisons et les quelques toues que l’on peut apercevoir en sont autant de témoignages. Cette partie du fleuve a été dotée au début du XXe s. d’épis. Ces épis fluviaux aident à la chenalisation. Ce sont des digues submersibles obliques ou perpendiculaires aux berges. Ils permettent l’accumulation des sédiments du côté amont de ces constructions et le creusement du lit principal. Ils concentrent le flot d’eau vers le centre du lit en favorisant la navigation. Comme le niveau du fleuve était assez haut, les épis créaient autant de seuils intéressants à franchir pourvu que les pierres n’affleurent pas.
Une quinzaine de kilomètres à partir du départ, nous atteignons Cande-St-Martin. Le bourg se dresse prestigieusement à la confluence de la Vienne et de la Loire. L’année dernière, nous n’avions pas pu nous y pauser. Nous ne pouvons manquer ce rendez-vous cette année. Tout de même, l’église y est superbe, marquée par la sculpture, sous le porche, de la petite sirène. Un plus bas, surplombant la rivière, une petite terrasse attenante à la Maison Henri Dutilleux, abritent une roseraie dont les noms évoquent la musique. On y cueille des noms de musiciens, de chanteurs et d’œuvres. Il faudra cependant attendre encore quelques semaines pour pouvoir en découvrir les flagrances. Candes est, d’après le témoignage de Sulpice Sévère, le lieu de la mort de Grégoire, évêque de Tours. Il venait apaiser un conflit des clercs du « vicus ». Sa dépouille a alors été subtilisée par les Tourangeaux, en conflit avec les Poitevins. Les premiers l’auraient ramené en gabarre jusqu’à Tours. Le convoi aurait alors fait relâche à la Chapelle-sur-Loire. En dépit du fait que le mois de novembre était bien avancé, les buissons des rives se seraient couverts de fleurs blanches. Cette manifestation du sacré a donné à ce cheminement le nom de la « voie blanche » (Alba via) qui expliquerait le nom de Capella Alba (la Chapelle-Blanche). Y-avait-t-il des roses blanches dans le jardin Dutilleux ?

Après le pique-nique, nous reprenons le cours de notre itinérance. Le parcours devient classique. Le château de Montsoreau se dresse à notre gauche. A l’entrée de la boire conduisant au pied de Souzay-Champigny, un couple nous avertit que le filet d’eau ne nous permettra pas de passer très loin. Nous avons donc poursuivi par le bras principal, en prenant au large de l’île Trotouin. Quelques kilomètres plus tard, les contours de Notre-Dame-des-Ardilliers se fond avec les formes du château. Le paysage urbain de Saumur est caractéristique. « Quand on arrive en ville, on arrive de nulle part… » Nous ne trainons pas pour autant. Après la confluence avec le Thouet, nous commençons à chercher un endroit pour le bivouac. Ce ne sera pas très long. Le lieu est assez grand pour y déployer un apéritif des régions. Nous sommes début avril et pourtant la soirée est suffisamment chaude pour discourir tardivement. C’est à cette occasion que j’ai découvert les secrets des chaussettes à pompon. « Vive les Chapelons, vive les pompons… ». Mais les Bretons étaient trop nombreux pour qu’on substitue les paroles.
Le matin est toujours moins glorieux. Le traditionnel « Tu as bien dormi ? » renvoie couramment à des réponses peu convaincantes. L’humidité imprègne chaque chose, des tentes aux vêtements. Nous sommes encore en avril tout de même. La montée du soleil ne tarde pas à éveiller les sourires. Et puis la lumière du matin reste la plus belle. Ce que j’aime avec les membres de CK/mer, c’est qu’ils respectent scrupuleusement l’heure annoncée de la mise à l’eau. A 9h00, les kayaks peuvent repartir. Une belle épique ! Jusqu’au Thoureil, c’est une navigation rive gauche. Une gauche plurielle… Après Chênehutte, nous nous insinuons dans la boire qui longe Trèves, puis Cuinault. Comme de bonne habitude, nous y faisons la première pause du matin. Un autre arrêt, une autre église. Je ne vous refais pas la réclame sur cet édifice au roman plantagenêt. « Dimanche matin… sont venus chez moi pour me serrer la pince. Comme j’étais parti… ». Dans quelques temps, il sera difficile pour l’empereur, sa femme et le petit prince de s’engager dans la boire. Le sable rôde.
Cunault appelle Gennes, et Gennes le Thoureil. Le Thoureil, avec son cloche fanal, appelle, lui, l’apéro. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés, involontairement, en terrasse en train de découvrir les vertus de chenin. Faites miroiter le soleil dans un verre de chenin et vous découvrirez toutes les vertus de l’Anjou (ça marche aussi avec le rhum arrangé). Et, c’est pour certains sans doute à regret que nous reprenons nos montures sous les vivats de la foule en délire. Roger aurait sûrement trouvé les paroles d’une autre chanson pour cette occasion. En quelques minutes, nous passons sous le pont de St-Mathurin. Savez-vous qu’à St-Mathurin, c’est un kayakiste qui a restauré le clocher de l’église ? On parle de l’influence des Illuminati, plus rarement de celui des kayakistes. Et pourtant… On y croise au large vers 13h30. Il est temps de trouver un île pour manger.

Le soleil est chaud. On se prélasse au soleil. « Besoin de rien, envie de toi… ». Roger a donné le ton décidément. Un banc de sable en face de notre lieu de pique-nique est bien tentant. Il miroite à la lumière. Mais il faut quand même repartir. La Bohalle marque la dernière partie. Nous finissons par les Ponts-de-Cé et St Gemmes. Nous débarquons au milieu d’une crue de promeneurs et de cyclistes. Celle-ci n’était pas prévue. Il est 16h30 à peu près. La Loire s’est faite tapis roulant. Nous avons tout de même parcouru 75 km environ (31 le premier jour, 44,5 le deuxième).
Merci à tous pour cette bonne ambiance : Martine, Roger, Yolande, René, Irène, Armel et Christine ! Merci également à Karine H. et Hervé d’avoir joué les locaux de l’étape et permis à nos hôtes de découvrir la région.
Et puis, j’ai une pensée particulière pour les personnes qui, pendant ces trois années, ont assuré la logistique. Jean-Pierre et Alain la première année, Antoine et Karine L. pour la deuxième, Fabienne (qui a accepté d’assurer au dernier moment un prompt renfort) et encore Karine L. pour la troisième. La réussite tient à leur rôle. Je suis bien conscient qu’en acceptant de faire la navette (opération ingrate), ils sacrifient une bonne partie de leur journée. Merci également à Florence qui a accueilli Christine, le vendredi soir et la nuit suivante.
Avec des photos de Karine H.
Voir plus +Les photos de Stéphane L.
Ce compte-rendu a également été publié par Stéphane sur la page FB du Kayak Rando CNB Bouchemaine.
La douceur angevine, par Yolande
La descente de la Loire avec Ck/mer, bis repetita
L’an dernier Stéphane et son équipe nous avaient concocté un week-end magique sur une Loire en crue, entre la Chapelle sur Loire et leur club de Bouchemaine. Obligés de revenir.
Que dire de cette année ?

Un niveau d’eau juste comme il faut avec l’agrément de quelques bancs de sable, des paysages somptueux entre rives boisées, villages de pierre blanches et châteaux majestueux, une équipe attachante, le plaisir de revoir les « anciens » et cerise sur le gâteau, un survol de montgolfières au-dessus du bivouac.

Et cette météo ! Chaleur angevine ! Grand ciel bleu, soleil et degrés à profusion, l’été est arrivé ce week-end. Les shorts et les maillots légers font leur 1ère sortie. Quelques uns se baigneront sur la belle plage du soir.
Comment va faire Stéphane pour faire mieux l’an prochain ?!🤔 Je sais, amadouer le serveur de la terrasse au bord de l’eau au si bon petit vin blanc, pour que l’accueil soit un brin plus chaleureux la prochaine fois 😅. Par contre merci à Christophe le consommateur anonyme pour la photo et sa gentillesse.
Et le petit vin blanc, avec modération bien sûr, ce 2ème jour faisait près de 48 km tout de même.

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