Week-end archipel des Glénan – mai 2024

Week-end archipel des Glénan – mai 2024

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Chaque année, Pascal et Jean se font une joie de partager leur passion pour les Glénan avec les kayakistes de CK/mer. En 2024, RDV était pris le 11 mai à Beg-Meil, leur fief, pour 2 jours de découverte, de partage mais aussi de facéties.

C’est parti pour l’aventure !

http://www.randonnees-kayak.fr/2024/05/ck/mer-les-glenan-de-la-carte-postale-a-l-histoire.html

Ce week-end, Pascal et son fidèle comparse Jean nous ont offert les Glénan couleurs carte postale. Une sortie pour Ck/mer.

Un arrêt sans débarquer pour admirer un festival de phoques aux Moutons samedi. Après le pique-nique, tour de l’archipel sur une mer d’huile version îles de la côte d’Azur vu la foule ayant investi les lieux par ces 1ères chaleurs…

Un bon nombre des plaisanciers sera reparti pour le coucher de soleil. Merci à Jean pour la pose, c’est tellement mieux avec toi😉.

Dimanche matin nous aurons droit à une visite guidée du Fort de Penfret par le secrétaire de l’association en charge de la restauration des lieux.

Le vent se levant, nous décidons d’écourter le tour de l’archipel pour garder des forces pour la traversée du retour. Bien nous en pris, la mer s’étant trouvée trop calme la veille a eu besoin de dépenser de l’énergie ! La décharge du golfe du Morbihan nous paraitra bien courte maintenant !

Les appuis, la gestion de la dérive, la danse sur les vagues auront été parfaitement maitrisés par tout le groupe. Nous n’allions cependant pas nous quitter une fois arrivés à bon port. Cerise sur le gâteau, nous aurons droit à une visite/petits gâteaux du sémaphore de Beg Meil.

Ah et oui, quelques rolls rapides dans les eaux limpides et surpeuplées à la cale de Beg Meil pour mériter le blason de la BMRA 😉.

Un petit trou de souris : Kévin, tu fais quoi cet après-midi ? (Les Glénan, sortie CK/mer)

Les Glénan en définitive, c’est surfait. Et puis, ça a bien changé. C’était mieux avant. D’abord il y a trop de monde. Ça grouille sur la moindre plage. Ensuite, on ne peut plus bivouaquer. Et cela, sur aucune île à présent. Enfin, le gîte du Sextant va être privatisé avec l’installation d’une piscine chauffée, la construction de jacuzzi et la mise en place d’une restauration gastronomique. Forcément, ça ne va plus être le même prix. Mais le pire est encore à venir : le rat s’est installé à demeure sur l’île de St Nicolas. Il grignote tout. Il entre dans les trappes et les hiloires. Malheur à celui qui ne vérifie pas l’intérieur de son kayak au matin. D’ailleurs, il est conseillé de bien fermer les portes de son dortoir la nuit…

Jean m’a demandé si je pouvais faire une description négative des Glénan. Ça doit être possible… La raison ? Cette sortie a trop de succès. Pascal a reçu vingt-huit demandes pour dix places. Finalement, il s’est débrouillé pour contenter à peu près tout le monde, en ne refusant qu’une personne. Deux groupes ont été constitués. Il était prévu que le premier s’établisse au Sextant pour la nuit et que le deuxième, sous la conduite de Lionel, bivouaque. Malheureusement, ce dernier s’est blessé quelques jours avant la sortie. Lionel et Cécile n’ont donc pas pu être des nôtres. Mais ils sont venus nous saluer au départ à Beg Meil. Le groupe « bivouac » s’est ainsi réduit à quatre personnes.

VHF, canal 72, entre l’île aux moutons et St Nicolas, vers 12h : « Qu’est-ce que vous faites cet après-midi. Kévin vous fait dire qu’il est disponible. Tu peux l’appeler sur son portable ». Florence sourit. « On lui demande le numéro de Kévin ? » Nous n’étions pas avec Kévin, mais avec Jean et Pascal cet après-midi-là. Et c’était pas mal non plus, pour ne pas dire plus. La météo était incroyablement belle après les semaines passées. Pratiquement aucun vent. Nous sommes arrivés aux Moutons sans difficulté, alors qu’un pêcheur râlait sur la canal : « Ça ne va même pas me payer le gasoil… » Les réalités d’une situation à l’autre sont très différentes. Le voilier qui croise au loin n’a pas ces mêmes préoccupations. Dans « Grandeur des îles (Ouessant, Groix, archipel de Molène, île de Sein) », Odette de Puigaudeau, embarquée sur un thonier, en 1933, décrit certes les Glénan mais très rapidement, preuve que ces îles ne présentent pas trop d’intérêt à ses yeux. Tandis que le bateau double Beg Meil, « sur bâbord s’égrène un archipel d’îlots noirs ». Noir est un adjectif qualificatif qui contraste fortement avec la représentation actuelle de ces îles, au sable blanc et à l’apparence tropicale. L’auteur reprend alors les paroles du patron de la « Belle-Hirondelle » : « Rien n’a pu tenir le coup. Tout finissait par être démoli par les tempêtes ou brûlé pendant les guerres. C’est pas habitable ! Moi, j’aimerais mieux vivre toute ma vie sur mon bateau que sur des îles pareilles ». Un peu plus loin, elle parle de l’abbé de Marshallac’h qui s’était établi au Loc’h. Il y vivait comme un ermite : « C’était pas l’idée de son évêque de le laisser là comme un sauvage. Au bout de deux ans, il l’a nommé vicaire général de Kemper, avec ordre de rallier au plus juste ». Pour terminer, elle évoque Notre-Dame-des-Iles qu’une tempête a démoli en 1883. Après ça, des îliens sont partis. Quand on parle d’archipel paradisiaque, on oublie que les conditions des anciens habitants ont été particulièrement difficiles.

Et, en définitive, notre navigation a oscillé entre la représentation d’une destination idéale et le rappel de réalités qui peuvent s’avérer plus rudes. Lors de la première journée, nous étions dans la carte postale. Tout nous y incitait : la couleur de l’eau, la chaleur du soleil, la présence amicale du groupe, la découverte des phoques alors que nous arrivions au Moutons. Cette île, c’est la porte d’entrée de l’archipel. Quand les conditions sont aussi favorables, c’est une promesse de ce que les îles pourraient nous offrir. De fait, en début d’après-midi, nous prenions notre pique-nique sur la belle plage septentrionale de St-Nicolas. Mais nous n’étions pas les seuls. C’est un paradis qu’il nous faut amplement partagé entre les plaisanciers et les visiteurs venus par navette. Bien évidemment, on pense alors aux conséquences de la surfréquentation. Pascal nous a dépeint la situation tendue de l’été. On n’ose en effet imaginer ce que cela peut être quand on voit déjà le nombre d’embarcations début mai. Cela ne nous a pas empêché cependant de continuer en contournant l’île de Bananec. Après avoir traversé la Chambre, un petit passage par le fort Cigogne s’imposait. Nous avons ensuite fait le tour du Loc’h, puis de Drénec. Vers 17h30, nous atteignons la jetée de St-Nicolas. La soirée au Sextant fait partie du plaisir de cette navigation. « Notre mère logeuse », comme l’appelle Jean, nous a fait la visite du site et nous a expliqué son fonctionnement. Les conditions pourraient être considérées comme austères. Pour autant, on comprend bien cette nécessité d’attention qui nous est demandée par rapport à l’eau et aux déchets. C’est une évidence et il se pourrait que ce soit un modèle possible pour les temps à venir. Entre une visite obligée aux Viviers, le tour de l’île, un apéro des régions digne d’une AG de CK/mer et le spectacle du coucher du soleil, la soirée était parfaite. Trois nouveaux adhérents faisaient leur première apparition, il fallait être à la hauteur.

Le lendemain était une autre affaire. Une brume venue de l’Ouest enveloppait l’archipel. Elle s’est heureusement levée au cours de la matinée. Les visiteurs de la veille avaient disparu. Les silhouettes devenaient rares. Nous nous sommes dirigés vers Penfret en passant par fort Cicogne et Guiautec. En faisant le tour par le Sud, nous avons débarqué sur la première anse orientale. Pascal nous a alors proposé de faire le tour de l’île. Nous avons atteint le phare. Des membres de l’association « Plein phare sur Penfret » étaient présents. Ils étaient sur le point de quitter l’île, mais ils ont accepté de nous faire entrer dans le fort, qui constitue la base du phare. Ces bénévoles ont le projet d’ouvrir un musée de l’histoire de l’île à travers les structures du phare et du fort. La scénographie est bien avancée. Le secrétaire de l’association nous a offert de nous faire une visite rapide de 10 mn. Passionné, il a prolongé sa présentation au-delà du temps prévu. De sa description des différentes occupations du site, j’ai ressenti la difficulté de maintenir une activité péréenne sur les lieux. Je retrouvais ainsi l’état d’esprit des marins que côtoyaient Odette de Puigaudeau. L’archipel, à différents moments, a pu être un enfer. L’île de Penfret est tout en contraste avec celle de St-Nicolas. La première est plus grande que la seconde, mais elle semble plus aride, plus dure à l’homme. Il est vrai qu’elle est occupée par l’Ecole des Glénan qui en limite l’accès et peut donner l’impression d’isolement. Toutefois, l’histoire de l’île semble aller dans ce sens.

Le vent d’Ouest a forci en fin de matinée. Pascal a proposé que l’on se restaure à l’abri sur la rive orientale, là où nous avions débarqué. La navigation de retour s’est faite à partir du nord de l’île : Pen-A-Men. Nous avons évité de passer par l’île de Guiriden pour nous économiser. Force 4 : la mer était en train de se creuser. A l’arrivée, Pascal explique à certains comment naviguer dans ces conditions en s’économisant : de vague en vague, en profitant des petits trous de souris. J’ai l’impression que ce week-end, pour ce qui concernait la météo, était un trou de souris. Et si le chat nous attendait à la sortie ? Fort heureusement, il était en vadrouille : le temps ne s’est pas dégradé trop tôt. Quelques-uns ont eu la chance de pouvoir visiter le sémaphore de Beg Meil à l’arrivée. Les sémaphoristes ont été attentifs à notre navigation en raison du vent. Ils nous ont surveillé pendant la traversée. Ils nous ont même envoyé des flashs pour nous signaler qu’ils nous avaient repérés. Je n’ai rien vu. Et pour cause : jamais plus, je n’oublierai de mettre une casquette pour protéger mes yeux du soleil et je regarderai de plus près la consistance des crèmes solaires. Mélangées à l’eau salée et à la sueur, ces dernières peuvent être redoutables pour les yeux.

Encore une fois, c’était une magnifique sortie. Pascal et Jean font parties de ces sorciers de CK/mer qui savent donner envie et partager leur terrain de jeux, leurs connaissances de lieux et de la pratique du kayak. Et puis, il y a ce plaisir renouvelé de se retrouver les uns et les autres : Charles – celui dont je dois taire le nom – dont j’ai fait la connaissance pour la première fois aux Glénan justement ; Yolande, René et Martine : j’ai l’impression que l’on se suit de plus en plus depuis la baie de Morlaix ; Marie avec qui je n’avais pas encore navigué ; Dominique dont j’ai fait la connaissance. Et puis, le groupe a fait la rencontre de David aussi à l’aise sur l’eau qu’avec un verre de rhum. Et bien sûr les Ecouflantais : Florence, Antoine et Pascal et les Bushmen : Yves, Julien et Karine. A chaque nouvelle navigation, les relations s’approfondissent. C’est cela aussi l’esprit CK/mer.

Reste une dernière question : c’est quoi le numéro de Kévin ?


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