
Photo Alexis A.
« Around the wave »
La houle de la tempête Erin a fait du Finistère un mystère en cette fin Août. Comment la mer et la montagne se sont unies pour décrocher notre cœur devant tant de grandeur ; nous enivrer ; chahuter nos oreilles de jour comme de nuit ; ahurir nos yeux ?
Aux tas de Pois, Claude a trouvé de belles passes respirantes.
Par la route des roches de Portsall, les Irlandais ont ouvert une voie bleue parmi du blanc, sur fond de phare du Four.
Entre les déferlantes, Jérôme nous a menés à l’île Vierge où des montagnes d’eau ont surgi de la mer.
Par la route des cardinales, Stéphanie nous a fait goûter à la mer à la montagne ou la montagne à la mer. Je ne savais plus trop où j’étais quand le phare de l’île vierge a joué à cache cache dans les collines bleues.
Maintenant, j’ai la tête « Around the wave ».
Elisabeth
Abécédaire des Rencontres par Stéphane | Galerie photo* | Article de presse | Témoignages
*(Les photos seront partagées très prochainement. Pour l’instant elles sont réservées aux participants aux Rencontres.)
Abécédaire des Rencontres par Stéphane Lebreton
Au retour de ces nouvelles rencontres CK/mer, il me semblait difficile d’écrire un nouveau compte-rendu. Les expériences ont été si diverses, qu’il s’avère compliqué d’en donner un résumé. De fait, je vous propose de faire le tour de la question en une dizaine de mots.
Xème Rencontres CK/mer à Landéda… en quelques mots
Aber« estuaire d’une petite rivière en forme de crique ou d’anse et servant de lieu de relâche pour les bateaux de pêche s’y échouant ». On les appelle « ria » en Bretagne sud, « fjord » en Scandinavie. L’aber, mot breton à l’origine, est bien pratique en cas de houle prononcée au large. On peut s’y réfugier pour naviguer en toute sérénité. Il peut être, parfois, d’usage de le remonter à contre-courant et de le descendre vent debout. Dans les abers, on découvre plein de choses (car certains auteurs les décrivent comme sinueux et pittoresques) : des gréements à voile aurique, des maisons en forme de bateau, des chantiers à l’abandon et même sous l’eau des trappes de kayaks (qui, malgré leur matière, coulent). Le fond de l’aber est généralement bien vaseux. Mais si on ne sort pas de son kayak pour y aller patauger, on peut admirer les rives parées d’une belle couleur presque argentée. Ne manquons pas ces « abers si fascinants de notre Bretagne, ces fjords dentelés et d’une telle longueur », précise Anselme lors d’un apéro.

Photo Stéphane LB.
Amoco Cadiz forcément son souvenir est toujours présent dans les parages. Son ancre est visible à Portsall, son épave gît quelque part au large contre les rochers, près de l’île Verte. Au moment des veillés qui prolonge les apéros, on aime se tourmenter en se rappelant son histoire. Et on gémit à cette évocation. « Quittant ses genêts et sa lande / Quand le kayakiste se fait marin / En allant au large de Portsall / Il fredonne tout bas : Putain de pétrolier, putain de capitaine… »

Photo Musée Ancre An Eor
Animalc’est le titre d’une belle exposition qui s’est tenue à Landerneau. Certes, a priori, cela n’a pas grand-chose à voir avec les Rencontres CK/mer qui étaient, elles, à Landéda. Mais Landerneau est à 40mn de Landéda. Une petite incursion dans les terres pouvait donc être appréciée pour s’intéresser à la façon dont, en Occident, le rapport de l’homme à l’animal s’est établi et pour quelles raisons. Ce qui ne manque pas de nous interroger sur la façon dont le kayakiste peut aborder, s’intéresser, déranger les animaux qu’il rencontre. Le phoque, veau-marin, aperçu au large de Portsall, s’est-il livré à quelques analyses sur la fréquentation de la zone par des kayakistes ? Quant à la multitude de lapins qui erraient dans les dunes de la presqu’île dès potron-minet, il faut bien être malin pour distinguer celui d’Alice. Il est aussi certain que ces animaux profitaient de l’heure de l’apéro pour se répandre gentiment dans la lande et les genêts.

Apéromot maître des rencontres CK/mer. Il se décline sous plusieurs formes. On distinguera tout d’abord l’Apéro des régions, abondants, aux mets variés. Il s’adapte à tous les goûts. Il faut cependant être particulièrement habile pour naviguer entre les tables et suffisamment robustes pour s’ancrer solidement au bord de la plus prometteuse. C’est lors de cette cérémonie que l’on prend des nouvelles des uns et des autres et que l’on invoque la mémoire des absents. Ce premier type peut durer longtemps, jusqu’à la nuit tombée et bien après… A l’Apéro des régions s’adossent ensuite les apéros secondaires, au fil des jours, qui réunissent les navigateurs du moment selon les affinités. Certains deviennent dinatoires. En bref, il n’est pas de jour sans apéro…

Apéro des régions
Benoîtest le petit nom de l’aber occidental. Il s’agirait d’une mauvaise traduction du breton : « aber Benniget », c’est-à-dire « havre béni ». On comprend bien l’origine du nom quand la houle se lève. Pourtant, nous n’avons fait qu’effleurer ses rives fleuries. Nous ne sommes pas rentrés très en avant dans l’étroit goulet. Mais Benoît, outre le toponyme, est aussi le prénom d’un kayakiste de Sète dont c’est la première participation à des Rencontres CK/mer. « Il en faut de la volonté pour venir jusqu’au fin fond de la Bretagne », disent les Marseillais à l’apéro des régions.

Photo Stéphane LB.
Bièrequi tourne autant que les pagaies. Leur contenant permet de découvrir que la poubelle pour le verre est à droite, isolée, à l’entrée du camping, et non à gauche à côté des autres contenants. « Vous reprendrez bien une bièrette ? » rappelle régulièrement Jérôme.

Photo Michèle M.
Blanc comme le sable, blanc et fin, de la plage de Ste-Marguerite entre les deux abers. Cette blancheur participe certainement à la transparence de l’eau. Une « perle » en quelque sort qui est la signification en latin de Margarita, à ne pas confondre avec la couleur de la mozzarella de la Margherita, bien utile en revanche pour l’apéro. Au-dessus de la plage, ondulent les herbes folles des dunes de la même couleur que celles dans lesquelles batifolent les lapins, nos voisins de camping (blancs eux aussi).

Stéphane LB.
Campingun vrai camping, c’est plutôt rare. Avec une très grande majorité de tentes. Pas de mobil-home. Les camping-cars s’y font discrets. Par grand vent, les tentes peuvent aussi faire cerfs-volants. C’est esthétique. Même l’accès aux cinq douches a quelque chose de nostalgique avec son système à pièce. L’accès à la plage, non loin de là, est pratique grâce à l’emploi de chariots. C’est au sein du camping que se déroulent les apéros.

Photo Sylvain C.
Carn île située entre l’Aber Benoît et Portsall. Son nom proviendrait de la présence d’un tumulus, ou cairn sur la partie sommitale. Cette sépulture collective daterait du Néolithique moyen. On y accède en acceptant de ramper au niveau de l’entrée pour admirer les voûtes élégamment disposées. A proximité de l’île, on peut s’adonner à la pêche à la pagaie. Cela fait partie des histoires que l’on se raconte à l’apéro.

Photo Stéphane LB.
Chants de marin. Ce que l’on a entendu en fin de semaine bien accompagnés de rhum, de femmes et d’la bière. Ca rend heureux ! Il fallait bien tenir le cap et tenir bon le flot, alors que la mer fait le gros dos. Il fallait bien tenir le cap et tenir bon le flot, pour faire durer l’apéro.

Photo Steph L.
Georges toujours faire confiance à Georges pour une navigation, même quand il dresse ses plans à la fin d’un apéro.
-> Voir Apéro.

Photo Stéphane LB.
Groënland un petit tour au Groënland grâce à Philippe qui m’a raconté son expérience, assez impressionnante, au moment de l’apéro.
-> Voir Apéro.
[*Si Philippe passe par ici et a une photo du Groenland à nous partager…. ]
Houle invitée d’honneur de la semaine. Elle venait de loin pourtant. Elle a d’abord murmuré, puis joué de la voix. Elle a fini non seulement par s’incruster, mais s’imposer. « Houle, houle y es-tu ? Que fais-tu ? M’entends-tu ? » Un peu plus et elle gâchait nos apéros.
-> Voir Apéro.

Photo Jérôme LR.
Ilenous avons navigué d’île en île, ce qui correspondait parfaitement au thème de l’exposition de l’Abbaye de Daoulas (car une fois rendus à Landerneau autant continuer jusqu’à Daoulas). Si les problématiques étaient aussi complètes que diverses sur le sujet, il manquait tout de même la question de la réception des îles par les kayakistes, toujours heureux d’aborder un tel bout de terre. C’est à cette occasion qu’avec Mireille et Yves, nous avons pris conscience que le Surimi, si pratique à l’apéro, faisait l’objet d’un culte.

Irlandaistoujours présents aux rencontres de CK/mer et heureux de l’être. Ils concentrent l’intérêt : « -Avec qui navigues-tu aujourd’hui ? -Avec les Irlandais… ». Ils ont une légère attirance pour les pâtisseries bretonnes, la cuisine française et les apéros de CK/mer. Bons vivants, ils chantent, dansent et s’initient au français. Je me souviens d’une liqueur de whisky…

Photo Steph L.
JaouenDans la famille des Amis du Jeudi-Dimanche (ou Aumônerie de la jeunesses délinquante), je voudrais le père. Il hantait les lieux de nos navigations cette semaine-là. D’abord, parce qu’il possédait un terrain sur les dunes de Penn Enez (là où nous campions). Ensuite, parce qu’il reçut de Pierre Bergé l’île de Stagadon sur laquelle il fit des travaux de restauration avec des bénévoles et des stagiaires de l’association. Enfin, parce que nous avons aperçu son chantier de restauration de bateaux au creux de l’Aber Wrac’h. Une figure incontournable donc : j’en ai entendu des histoires sur « le curé des mers ». L’apéro s’y prête (sans faire de jeu de mots). Hugues Aufray était avec nous ce soir-là (comme le vendredi soir d’ailleurs) : « Hasta Luego…

Photo Kub Media
Kayakce que l’on fait entre deux apéros.
-> Voir Apéro.

Photo Michèle M.
Landédavillage breton, centre du monde à l’occasion des Rencontres CK/mer. On y trouve une boulangerie d’exception, en particulier pour ses flans sans pareil, d’après l’expertise d’Yves. Son kouign amann n’est pas mal non plus. Il arrive que des Irlandais la fréquente.
-> Voir Irlandais

Lapinanimal à grandes oreilles que l’on évite de désigner par son nom en mer et que l’on ne fait pas monter dans son kayak non plus. Le lapin de Landéda est photogénique : il pose facilement. Si on en voit des roses, c’est que l’on s’est appesanti à l’apéro. Tout le monde sait, en effet, que ce sont les éléphants qui sont roses, pas les lapins.

Photo Stéphane LB.
Merqui est si jolie même quand elle fait le gros dos. Elle est celtique à Landéda, depuis 1931. Savez-vous qu’elle est épicontinentale, en étant une division de l’Océan Atlantique (et non une mer bordière) avec ses propres limites. Ca rend un fier service de savoir cela, surtout au moment où l’on reçoit une déferlante sur le pont. C’est en effet une déferlante épicontinentale, ce n’est pas rien. On comprend tout de suite la nuance. Et cela, on peut le savoir grâce à la grande carte du SHOM commandée par Stéphanie, que l’on peut admirer longuement pendant l’apéro des régions.

Photo Sylvain C.
Pagaiece que l’on échange, expérimente, essaye. La pagaie est au kayakiste ce que le stylo est à l’auteur. Avec une pagaie, sur la mer jolie, il écrit une nouvelle page d’expériences, d’exploits, de ravissements pour s’en faire ensuite le conteur au moment des longues soirées d’apéro.

Photo Stéphane LB.
Paludenpetit port de l’intérieur de l’Aber Wrac’h. Il forme une halte idéale pour se poser afin de piquer-niquer. L’origine de son nom est limpide (pas comme son eau bourbeuse à marée descendante). Il vient du latin « palus » : marais, marécage. Il est important de s’en souvenir quand on débarque sur le quai. L’endroit est, par contre, vivement déconseillé pour prendre l’apéro.

Stéphane LB.
Rougail saucissesplat originaire de l’île de la Réunion ou de l’île Maurice, qui a migré avec bonheur en Bretagne car parfaitement adapté au contexte des îles et presqu’îles. Au mi-temps de la semaine, le rougail saucisse (qui appelle le rhum » précise Sylvain, le grand ordonnateur du menu) a régalé tout le monde alors que la pluie menaçait. « Qui veut du rab ! »….

Photo Michèle M.
Sèteon pourrait aller naviguer au large de Sète et dans l’étang de Thau. On en parle à l’apéro ?
-> Voir Apéro, Benoît (pour cela)
[*Un appel est également lancé à Benoît pour une photo de Sète ou alentours… ]
Stagadonl’île se distingue clairement depuis la plage de Penn Enez, à l’ouest de l’île Vierge. On aperçoit l’ancienne maison des goémoniers transformés en gîte par l’Association des Amis de Jeudi Dimanche. Depuis la plage en arc de cercle, la mer y prend souvent des transparences tropicales. Le gîte, géré par l’association, fonctionnement comme un gîte d’étape. Par contre, ce n’est pas là que l’on pourra prendre l’apéro. Assez logiquement, en raison des actions de prévention de l’association, l’alcool y est interdit.

Photo du site du Bel Espoir
VentC’est le vent du Nord qui fait la mort à la terre
C’est le vent du Nord qui fait la mort à l’amour
C’est le vent d’Ouest qui fait le songe à la mer
C’est le vent d’Ouest qui fait le songe au sommeil.
-> Voir Apéro, Clancier (Georges-Emmanuel).

Photo Michèle M.
Vierge« Drôle de nom pour une île qui possède un phare aussi phallique… » s’étonna un kayakiste observateur. Pourtant, ce sont des Franciscains qui l’ont baptisé ainsi. On ne dira rien sur le Phare qui garde l’entrée de l’Aber. Ce sont des discussions de fin d’apéro…

Photo Stéphane LB.
Whiskyse décline en single, blended, whiskey et liqueur pendant les rencontres…
-> Voir Apéro.

Photo Michèle M.
Wrac’hsi vous en êtes arrivés à lire jusque-là, reprenez un verre, encore un… vous êtes peut-être en vrac.
-> Voir Aber (pour refaire une tournée), Apéro.

Stéphane LB.
Article de presse

Témoignages & mots des participants
Dear Sylvain and CK Mer team, thank you all for the magnificent week of paddling and friendship at Landeda. The weather was not as bad as forecasted and we could paddle every day we wanted to. Thanks also for the Apero, the meal, the music evening and the many other great moments this week. Apologies for our singing on the last night. Hopefully next year we will have more songs and better singers!!.
Best regards to all and looking forward to next year.
Michael C.
Un grand merci pour l’accueil à Landeda , j’ai trouvé vraiment très sympa
Je réalise le boulot que vous faites à tout organiser, installer, accueillir, ranger …
Super engagement
Muriel Lugan-Della Negra
Stéphanie, Jérôme, Sylvain, Yves, Mireille, Anselme, Armel, Stéphane
Salutations et un grand merci à tous pour votre travail acharné lors de l’organisation de Landéda. Nous avons passé une excellente semaine, dans la pure tradition du CK Mer, et nous y revenons sans cesse : kayak, compagnie, musique, bonne humeur et bonne humeur. Comparée aux prévisions, la météo a été clémente et nous avons atteint nos objectifs. Nous aimerions vous rendre la pareille et envisageons sérieusement une nouvelle édition en Irlande l’année prochaine. Nous avons un contrat (!) et je crois que ce sera possible. Nous vous recontacterons dès que nous aurons pris quelques renseignements et que nous aurons un aperçu de la situation.
Prenez soin de vous et, au plaisir de vous retrouver au symposium l’année prochaine.
Bonne continuation !
Lonan
Merci encore pour la convivialité de ces moments partagés et bravo pour l’organisation !
A une prochaine fois
Eliane D.
Bonjour à tous et toutes, de retour de Landéda…
Un grand merci à vous pour l’organisation, l’ambiance, les rencontres et la simplicité…
À bientôt !
Philippe C.












Laisser un commentaire