Profitant d’une mer chaude et des belles conditions estivales de début septembre, Pascal proposait pour CK/mer un deuxième weekend d’initiation à l’esquimautage groenlandais les 9 et 10 septembre 2023 à Beg Meil. Jean et Pierre l’accompagnaient pour permettre de donner à chaque participant une présence attentive et guidante.
Au programme : exercices au sol pour une première approche de la gestuelle, exercices d’aisance dans l’eau, avant d’aborder un apprentissage progressif du « roll ».
Alors, et cet esquimautage ? – Le wee-end vu par Stéphane L.
Un compte-rendu publié par Stéphane sur la page du Kayak Rando CNB Bouchemaine
-D’abord, il vaut mieux éviter de parler d’esquimautage… Ce n’est pas plaisant pour ce que cela suppose pour le peuple inuit. Tu connais l’origine du mot, exonyme provenant des Algonquins qui les désignaient ainsi de façon à…
-Oui, oui, mais tu ne réponds pas à ma question.
-Il vaut donc mieux parler de « roll, » voire de « roulade », deux termes plus neutres et qui désignent seulement l’action… `
-J’entends bien… Ce week-end s’est donc bien passé ?
-Excellent, la crêperie était très bonne. On y a parlé de nombreuses destinations entre Norvège, Corse, Croatie, Sardaigne… Les discussions allaient bon train.
-Et sur l’eau ?
-Le temps était fantastique pour un mois de septembre ! Une chaleur incroyable… Et l’eau était délicieuse…
-Bien, bien… Tu as planté le décor. Et pour le roll alors ?
-Alors… Il importe de se laisser aller. Le mouvement du bas du corps est aussi important que celui du haut. Il convient de remonter le kayak avant le corps. La synchronisation est un élément important. Pratiquer le yoga ou la sophro peut être un élément déterminant. Le ressenti, en faisant confiance en son corps, est essentiel. En fait, il vaut mieux éviter de rester dans sa tête et de trop intellectualiser…
-Aïe… Ce n’est pas gagné…
-Voilà, tu l’as dit. C’est bien pour cela que j’ai redoublé…
-Mais ça a mieux marché du coup ?
-J’ai appris de mes erreurs… Je me rends compte par exemple que je suis bien trop crispé.
Ce petit dialogue fictif pourrait être ce que l’on retiendrait, superficiellement, du week-end d’initiation au roll groenlandais. Il permet peut-être de comprendre que Pascal, Jean et Pierre, nos trois formateurs, proposent bien autre chose qu’une « technique ». Je ne voudrais pas répéter ce que j’ai déjà exprimé dans la chronique de l’année dernière. De fait, je cherche à faire un pas de côté. Mais après tout, n’est-ce pas l’état d’esprit de ce qu’ils proposent : faire un pas de côté ? Proposer « autre chose », une autre façon de penser le kayak à travers l’apprentissage du roll ? C’est également, je trouve, ce qui est ressorti des échanges de fin de séance. Joël a parlé de sa recherche de zen attitude. Anne-Sophie a abdiqué l’idée d’objectif en acceptant de prendre avant tout plaisir. Régis, Philippe et René ont ressenti la bienveillance.
Anselme a pris conscience de ce qu’il avait à acquérir. Jean-Pierre devrait peut-être accepter son côté obscur. Sinon que deviendrait le côté clair ? Karine et Maguelonne se sont transformées, avec grâce, en papillon. Je parle ainsi du groupe. La magie provient aussi du groupe : de cette alchimie qui s’en dégage quand il est harmonieux. L’égrégore…
Quant à moi, comme je l’ai exprimé, ce stage m’a fait un effet miroir. Je trouve qu’il en dit long sur notre état du moment, entre fatigue, tension et rapport au lâcher prise. J’espère avoir ainsi témoigné le plus fidèlement possibles des pensées des uns et des autres. Jean parlait de kayakothérapie en plaisantant. Mais nous étions bien conscients qu’il était proche de ce que nous avions vécu.
Merci à Pascal, Jean et Pierre pour ces deux jours !
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