Jérôme, aux beaux jours, aime à proposer un tour dans le Mor Braz. Mor Braz la grande mer, la vraie mer, à la différence de Mor Bihan la petite mer. Le Mor Braz est ainsi l’étendue marine entre la presqu’île de Quiberon et la pointe du Croisic, peuplée de jolies îles comme Houat, Hoedic ou encore Belle-île la belle. Avec un grand weekend de 4 jours (du 8 au 11 mai), et une météo idéale pour explorer les cailloux, il était décidé de faire le tour de Belle-Ile dans ses moindres recoins.
Le récit (et photos) de Charles S.
« En ce joli mois de mai, Notre Président nous invitait à faire le Tour du Mor Braz, de la Grande Mer.
4 jours à se régaler, dans de bonnes conditions variées de pluie à grand soleil, dans une mer calme au plus agitée juste pour se faire plaisir, en restant sur le qui-vive mais parfaitement négociable. C’était parfait.
Je connaissais Jérôme comme un kayakiste de haut vol mais je ne le connaissais pas en tant que Guide Touristique mais surtout Géographe !!! 🤔 En fait durant cette navigation, il nous a redessiné le contour de Belle-Ile en longeant au plus près la côte de cette Ile magnifique. Son «Grand Illusion» a plongé son étrave dans toutes les passes à cailloux possibles et imaginables, tout y est passé, du facile au très très difficile pour ne pas y laisser un morceau de fibre.
Deux groupes se sont vite formés, le groupe des Téméraires qui ont suivi Notre Leader dans la plupart des passages même les plus délicats à négocier et le groupe des Hésitants qui sont restés un peu plus au large. En ce qui me concerne, laisser un bout de gel coat ou de fibre sur une caillasse pour un passage mal abordé ou négocié, ça m’enquiquine et me gâche mon plaisir. Je sais, c’est en forgeant qu’on devient forgeron et surtout que l’on progresse mais bon, on ne se refait pas et chacun son truc. Jérôme ne nous en tient pas rigueur. À quelques dizaines de mètres un peu plus au large, on profite d’une autre vue d’ensemble sur la côte de l’île sans avoir la tête plongée dans la caillasse, c’est super chouette aussi.
Les trois bivouacs ont été super, tous différents avec un groupe sympa et de très bonne Compagnie. Même au Bivouac, le Maestro nous transmet l’air de rien son expérience de la rando et de son organisation.
Une bonne pluie en soirée, personne n’a le tarp adéquat pour 8 personnes sauf Jérôme qui nous fait le «Coup de la Chaussette» pour tenir le Tarp avec les pagaies trad, ce qui évite de se trimballer les piquets supplémentaires. Super Classe la Chaussette à Tarp, c’est retenu 👍 et le mien sera bientôt équipé de ses chaussettes.
En conclusion, ce Tour de Belle-Ile a été Magique, très formateur et instructif.
Merci à Tous les CK/méristes (Stéphanie, Valérie, Claude, Elisabeth, Didier, Pascal)
Merci à Toi Maestro pour tout ce que tu nous donnes et transmets 🙏 »
Le mercredi soir, le doute est là sur la météo à venir. Combi sèche ou pas… Finalement la météo a été surtout ensoleillée, un beau séjour de printemps.
Pas de houle… Le 1er jour, les passes sont très calmes mais comme le dit Jérôme cela permet d’aller où l’on ne va pas d’habitude. Et puis il y en a eu un peu par endroit ! La pointe de Taillefer et l’arrivée au Conguel nous ont aussi régalés.
Beaucoup de personnes connues dans l’équipe avec qui il est plaisant de naviguer mais aussi de nouvelles connaissances. Ce fut un réel plaisir de vous rencontrer ou vous revoir.
Merci Jérôme pour cette proposition et merci à tous pour votre bonne humeur.
Didier
Les mots d’Elisabeth
J0: Que dit la météo ? Une pincée de connaissance, une cuillère de conviction, une fricassée de co-équipiers, une écuelle de beau kayak, un coach au petit oignon ; ça ouvre l’appétit, ça va le faire.
J1: Rendez-vous à la cale, la mer monte, à l’Est ou à l’Ouest ? Question existentielle sur cette côte de la Bretagne où les îles ont la tête à l’envers avec une côte sauvage au Sud. L’océan est toujours à l’Ouest, cela fait au moins une certitude. Vent de NE, on file à l’abri de Belle-île en passant par la Teignouse, cap sur Kerdonis avec Houat et Hoedic à bâbord.
J2: Au réveil, la mer est basse, on attend la montante pour que les passes soient en eau. On se fait prendre par la beauté du paysage. On s’en met plein les yeux, les narines, les oreilles. Les randonneurs nous donnent la mesure de l’échelle des falaises. C’est le royaume des pousse-pieds, de la roche grise, un peu de vert par-ci par-là, de la roche orange, de la mer transparente. C’est magnifique mais c’est difficile de tout imprimer. D’une pointe à l’autre, les falaises s’enchaînent, les passes aussi, ainsi que des lieux emblématiques Goulphar, Port Coton, la grotte de l’apothicairerie, les Poulains. Que la lumière est belle, au loin, le continent est tout blanc, baigné de lumière.
J3: Au réveil, changement d’ambiance, le continent prend sa douche, de belles voiles dehors, Banque Pop vient virer sous Belle-île, il pleut ici aussi maintenant. Marée haute sur la côte Nord, c’est tout aussi magnifique avec du vert sous le soleil qui s’impose. Quelques impacts blancs sur les pointes en attirent quelques-uns.
J4: Retour sur le continent avec un cap au Nord depuis la Truie, quelques vagues sur le haut-fond. Ça passe pour tous mais quels sont les ingrédients pour que cette zone soit infréquentable ?
En synthèse, dis Jérôme, dessine-nous Belle-Île. Ni une, ni deux, à vos marques ; tailler vos kayaks et vos pagaies. C’est parti pour un trait de côte à faire rougir le SHOM, trace de Stéphanie à l’appui avec des zigs et des zags, des passes à cailloux en veux-tu en voilà. J’y vais, j’y vais pas ? Certains ne se posent plus la question, ils sont la mer et ses mouvements, ils sont leur kayak. J’observe et j’apprends. Je ne sais plus où donner de la tête entre les paysages à couper le souffle et du kayak tout en élégance. J’essaye d’en tirer des règles de padawan :
- Pour éviter le rocher, tu gîteras ton kayak ;
- Pour te diriger, tu planteras ta pagaie ;
- Pour t’appuyer, tu mouilleras jusqu’à ton épaule ;
- Pour te diriger, tu suivras l’eau ;
Mais quand ça creuse et que des cailloux fourbes se découvrent, quand ça gonfle et que des vagues passent par dessus, quand ça déferle, il en reste quelques uns qui jouent de tous ces mouvements retords. C’est beau et chacun se reconnaîtra. Ce serait une autre histoire de ne plus avoir peur et de se faire des nœuds dans la tête.
J5: A la maison, les vagues me chatouillent les oreilles. C’est quand qu’on y repart ?
Merci à toutes et à tous
Élisabeth
» C’était vraiment très chouette de naviguer avec vous, on prend confiance avec Jérôme et on se met à oser des passes à cailloux habituellement intimidantes, on trouve de l’énergie restante pour aller au bout des traversées, on apprécie même de dormir sous la tente sur un matelas peu confortable et de manger des repas improbables à l’abri de la pluie sous un tarp, on fait 120 km sans s’en rendre compte… Ah si quand même les courbatures du lundi matin et la fatigue qui persiste quelques jours !
Mais curieusement on a envie de repartir très vite !
Au plaisir de naviguer à nouveau en votre compagnie stimulante 🙂 »
Valérie
Le retour de Stéph L.
Pour ce pont du 8 mai, l’objectif initial était de faire le tour des îles du MorBraz : Belle-Ile, Houat & Hoëdic. Mais en rando kayak, il faut savoir s’adapter à la météo. Et ce week-end, s’adapter à la météo, c’était savoir faire une croix sur Houat et Hoëdic et profiter de conditions exceptionnelles pour prendre le temps d’explorer la côte de Belle-Ile dans quasiment tous ses recoins. Alors Houat & Hoëdic, ne soyez pas vexées, nous reviendrons !
Nous avons randonné dans une immense et magnifique carte postale et pour autant avec le Maestro, l’élégance et le jeu sont toujours d’actualité : nous nous amusons à chercher la limite de la gîte, à chercher la limite des appuis, nous essayons de comprendre les mouvements d’eau dans les passes et évidemment dénages interdites.
Merci à tous pour la très belle ambiance et bien sûr grand merci Jérôme pour cette magnifique proposition, pour le rythme que tu imprimes à ces journées, pour ton enthousiasme permanent mais aussi pour ton humour potache 😛, je crois que je suis une bonne cliente 😉.
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